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En marge des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (AfDB), des décideurs politiques, chercheurs, bailleurs de fonds et leaders du secteur privé ont exploré les pistes pour mobiliser des mécanismes de financement climatique innovants au service d’un élevage durable en Afrique.

Cette rencontre stratégique co-organisée par la coopération allemande au développement (GIZ), l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI), le CORAF, le Groupe de la Banque africaine de développement (AfDB), ainsi que le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (AU-IBAR), visait à bâtir une coalition d’acteurs pour promouvoir des projets bancables en faveur d’un élevage résilient, dans un contexte de changements climatiques de plus en plus marqués.

Un financement encore insuffisant pour le secteur de l’élevage

« L’élevage est extrêmement vulnérable face aux changements climatiques, et il est urgent d’y investir pour garantir la sécurité alimentaire en Afrique. Sur les 629 milliards de dollars de financements climatiques disponibles dans le monde, à peine 28 milliards sont dirigés vers les systèmes alimentaires – avec une infime partie vers l’élevage pourtant fortement exposé aux chocs climatiques» affirme Dr Abdrahmane Wane, représentant régional de l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre ,. a-t-il affirmé.

Accélérer le financement climatique pour l'élevage durable implique d'investir dans des projets qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à l'élevage, tout en soutenant l'adaptation au changement climatique dans le secteur. Cela passe par l'amélioration de l'alimentation animale, la gestion des pâturages, l'utilisation de races bovines adaptées au climat et la promotion de pratiques d'élevage plus efficientes. 

Vers une coalition régionale pour le pastoralisme

« il est impératif de fédérer les acteurs autour d’une coalition stratégique, regroupant centres de recherche, institutions publiques, producteurs et secteur bancaire » affirme Dr Moumini Sawadogo, Directeur exécutif du CORAF. 

Il a également pour sa part souligné la nécessité de créer un effet levier pour mobiliser les ressources disponibles et transformer structurellement le secteur.  « L’enjeu, c’est de voir comment trouver des approches qui permettent à la fois de nous adapter pour améliorer notre résilience et limiter au maximum les émissions de gaz à effet de serre qui sont les causes de nos changements climatiques. Le défi est de concevoir des projets d’élevage adaptés, résilients, mais aussi bancables, répondant aux exigences des guichets de financement climatique », a-t-il précisé.

Cette table ronde a ainsi mis en lumière l’importance de la coopération multi-acteurs, rassemblant institutions de recherche, banques, producteurs et partenaires techniques pour faciliter l’accès aux financements. 

Mme Birthe Paul, chargée de programme à la GIZ, a souligné que le pastoralisme, bien qu’encore sous-financé, demeure un levier central de résilience écologique et socio-économique pour les communautés rurales africaines.