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Le CORAF, dans sa dynamique d’impulsion du développement du secteur agricole à travers l’adoption d’innovations et de technologies agricoles pour assurer la sécurité alimentaire, met en œuvre, depuis 2021, le projet TARSPro (Technologies et Innovations Agricoles pour l’Accroissement de la Résilience des Systèmes de Production et des Exploitations Familiales en Afrique de l’Ouest et du Centre).

Financé par la Coopération Suisse, ce projet qui vise à assurer une sécurité alimentaire, nutritionnelle et économique des populations d’Afrique de l’Ouest et du Centre, a favorisé le développement/identification et la diffusion des technologies agricoles dans les cinq pays : Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger et Tchad.

Ce projet a permis de créer 10 Pôles d’immersion communautaires, 05 villages climato-intelligents, 33 plateformes d’innovations, de financer les travaux de recherches de 45 étudiants, de répertorier 224 technologies et innovations, dont 78 orientées vers nutrition-sensibles, 64 sensibles au genre, 62 sensibles face au climat, et 10 gestions des pertes post-récoltes, et créer 05 parcs de technologies et innovations agricoles. 

Au total 40 322 personnes dont 14 199 femmes (35%), 17 282 jeunes (43%) et 155 personnes en situation de handicap, ont été directement impactées par ce projet. 

« Les résultats majeurs sont l'identification et la diffusion de plus de 220 technologies et innovations agricoles dont les caractéristiques majeures ont été surtout la haute productivité. Cela veut dire que toutes ces technologies ont démontré leur capacité à accompagner justement l'augmentation des rendements dans les filières ciblées. Ces technologies répondaient aussi aux défis de changement climatique, tout en prenant en compte la dimension genre et de nutrition », a expliqué Dr Vianney TARPAGA, chercheur à l’INERA et point focal du projet TARSPro au Burkina Faso. 

Faire adopter davantage les technologies et innovations

Encourager par les résultats de ce projet démarré en juin 2021, le CORAF et la Coopération Suisse, travaillentpour implémenter une seconde phase du projet. 

Dans cette perspective, les deux partenaires ont organisé le 24 mars un webinaire autour des meilleures stratégies à mettre en œuvre afin de renforcer l’adoption des innovations agricoles en Afrique de l’Ouest et du centre. 

La réunion a ainsi servi de cadre aux équipes techniques du CORAF, de la Coopération Suisse ainsi que ceux des structures nationales de recherches et bénéficiaires, d’échanger autour des défis et opportunités liés à l'adoption des innovations. 

Ils ont abordé notamment les questions liées à l'importance de la vulgarisation et de l'implication des producteurs, ainsi que de la création d'un environnement politique favorable à la diffusion et l’adoption des innovations et technologies agricoles. 

Vers un changement d’approche 

Les participants à cette réunion virtuelle d’échanges ont souligné l’importance de mettre les hommes au centre de l’innovation afin de faciliter son adoption. 

Ainsi pour la prochaine phase du projet, il a été souligné l’importance d’adopter une approche collaborative avec un changement de paradigme qui devra placer les bénéficiaires au centre des stratégies pour améliorer la sécurité alimentaire et la résilience des systèmes de production agricole.

Le leader africain de l’innovation agricole et ses partenaires devront aussi renforcer ses actions de plaidoyers auprès des acteurs politiques afin de parvenir à un arrimage entre la recherche et les politiques agricoles ainsi que leur adoption et vulgarisation.

“Il va falloir que le projet TARSPro travaille à faire une immersion avec les hommes politiques notamment les ministres, les députés, les directeurs de services centraux et régionales pour avoir une connaissance des innovations” a recommandé Adama Kaboré, délégué général adjoint chargé de la valorisation au CNRST au Burkina Faso. 

Au cours de la nouvelle phase du projet, le CORAF, explorera de même, la possibilité de tester les technologies à grande échelle avant leur diffusion, tout en améliorant ses mécanismes de suivi-évaluation, de l'adoption et de l'utilisation des technologies.

"Pour l’adoption des innovations et technologies, il faut identifier les freins et les motivations des producteurs dans le choix ou non d’appliquer les technologies promues ", a partagé Ousmane Dembélé de l’ONG IAE basé au Mali. 

Les ambitions du CORAF à la phase 2 du TARSPro

Le CORAF ambitionne sur la base des résultats de la phase 1 de TARSPro, atteindre 2 millions de bénéficiaires résilients face aux changements climatiques, en sécurité alimentaire et nutritionnelle, et plus prospères, en mettant un accent particulier sur les femmes et les jeunes dans les chaînes de valeur liées aux technologies et innovations adoptées et utilisées. 

En matière de technologies, le CORAF a déjà identifié un potentiel de mise à l’échelle sur 220 innovations et technologies dans trois domaines à savoir : 

• Les variétés et semences, couvrant aussi bien les cultures vivrières que fourragères.
• L’embouche bovine et caprine.
• Les variétés et semences maraîchères.

Une stratégie pour réussir cette mise à l’échelle

Pour réaliser ses ambitions affichées au cours de la réunion, le CORAF mène déjà des réflexions sur une stratégie devant se reposer sur plusieurs leviers :

1. Le développement de partenariats stratégiques avec les ONG et le secteur privé, notamment pour l’animation des pôles d’immersion communautaires, qui constituent un outil clé pour la diffusion des technologies à travers des approches innovantes de conseil agricole.
2. Un meilleur tandem avec les projets existants, en particulier ceux financés par la coopération suisse dans cinq pays.
3. Une implication renforcée du secteur privé, notamment pour le développement d’opportunités économiques autour des technologies et innovations demandées par les bénéficiaires.
4. L’appui des structures de conseil agricole, afin d’accompagner les exploitations familiales dans l’accès au financement et aux marchés rémunérateurs, à travers des mécanismes collectifs de mise en marché des produits.
5. L’ensemble de ces actions contribuera à favoriser une adoption massive des technologies et à garantir leur utilisation, renforçant ainsi la résilience des exploitations familiales.